Retour sur la conférence du 6 février 2023 « les chefs d’oeuvre du Musée des Beaux Arts d’ANVERS»

Le lundi 6 février les Amis du Musée de Béthune vous ont proposé une conférence de Monsieur Grégory Vroman sur les chef-d ’œuvres du Musée royale des Beaux-Arts d’Anvers ,le plus important musée d’Art de Flandre.
Anvers a été, rappelons-le, l’un des principaux centres artistiques d’Europe, ce qui explique que ce musée possède une importante collection de plus de 13000 œuvres dont 3300 tableaux allant du XIV ° au XX° siècle .Elle compte des pièces maîtresses des Primitifs flamands et du baroque anversois, auquel s’ajoute une collection impressionnante d’art moderne. N’oublions pas que le grand maître flamand RUBENS avait sa maison et son atelier à Anvers

« La Madone à l’enfant » est incontestablement le joyau de la collection du Musée Royale d’Anvers.

Les artistes de l’époque représentaient toujours une image standard de Marie, mère de Jésus .Son visage n’était jamais un réel portrait .
Jean Fouquet en eut une vision toute différente. Il représenta la Madone sous les traits d’une vraie femme : Agnès Sorel

A l’époque elle avait été la favorite du roi de France Charle VIII et célèbre pour sa beauté. Elle était morte prématurément en couche à l’âge de 27 ans en 1450 soit quelques années seulement avant la création du tableau en 1452 /58 . Pourquoi Agnès Sorel ? Fut-ce un vœu du donateur Etienne Chevalier ou une volonté du peintre Jean Fouquet lui-même ?
Ce tableau a révolutionné la peinture française de l’époque. Jean Fouquet avait observé les Primitifs flamands, maîtres du portrait, et leurs innovations. Comme eux il fit refléter les fenêtres dans les ornements du trône, la lumière dans les yeux des anges et de plus les traits du visage deviennent réalistes. Une révolution dans la peinture française de l’époque.

Ce tableau fait partie en fait d’un diptyque dit « le dyptique de Melun » dont l’autre partie est actuellement à la Gemäldegalerie de Berlin. Il représente Etienne Chevalier, le donateur du diptyque, accompagné de son saint patron.
Les analyses actuelles ont montré aussi que la Madone fut peinte « d’un trait » sans corrections, hésitations ou tâtonnements ce qui était rare à l’époque.

Texte PM
d’après les notes du KMSKA