A l’occasion des « Journées Européennes du Patrimoine 2024» l’Association des Amis du Musée de Béthune souhaite rendre hommage à ces femmes remarquables qui ont contribué en toute humilité à l’essor économique et industriel de Béthune durant une soixantaine d’années après la 1ère Guerre.
Nous évoquerons bien sûr les « pigeonnettes » du « Pigeon Voyageur » qui ont oeuvré à la manufacture de vêtements de travail Appourchaux mais aussi les autres enseignes dédiées à la confection béthunoise : Hadengue & Playoust, la plus ancienne, née à quelques mètres du beffroi en 1830….ou encore les Etablissements Jean Neveux qui fabriquait des pantalons, etc….
Béthune, années 40…50…60…70…de mémoire de femmes…
Dès la sortie de l’école primaire, le « certif » en poche ou non, des centaines de jeunes filles étaient embauchées dans les maisons de confection. Comme la demande excédait l’offre, nombre de ces jeunes ouvrières travaillaient dans les filatures de la région de Lille-Roubaix-Tourcoing. Cette main-d’œuvre était transportée quotidiennement en autocar…
Mais revenons à Béthune, au « Pigeon Voyageur »( photo ci-contre ). Cette main-d’œuvre, essentiellement féminine, semble douée pour le travail du textile et des vêtements. C’est un personnel qui vient pour une large part de l’Ouest du Bassin Minier et la grande majorité de ces ouvrières arrive par des moyens indépendants : le vélo et parfois le vélo moteur. En effet, les horaires matinaux et tardifs ne permettent pas de prendre les transports en commun….et tout cela bien sûr 6 jours/7.
ci-dessous le siège social de Hadengue & Playoust rue J. Jaurès
L’image fixée encore aujourd’hui dans la mémoire des béthunois reste ce flot d’ouvrières à vélo qui déferlait dans la ville …
Il régnait dans l’entreprise une mentalité familiale tout en ayant atteint un niveau industriel en conservant une qualité artisanale. La manufacture assurait elle-même la formation du personnel d’atelier. Les œuvres paternalistes joueront un rôle essentiel dans l’entreprise : « offrir plus qu’un salaire ». Il y avait deux fêtes chaque année : la Sainte-Anne, patronne des couturières, le 26 juillet avec messe, déjeuner offert et sauterie. Le personnel féminin de l’usine étrennait ce jour-là des robes dont le tissu était offert par la Maison. Il y avait aussi l’Arbre de Noël. Voyages et séjours étaient aussi organisés pour les vacances. Sans oublier le sport dans les locaux de l’usine : gymnastique, danse rythmique et une équipe de volley-ball et de basket-ball…