Une Conférence de Christian DEFEBVRE au Théâtre de Poche
Jérôme Bosch, est un peintre de langue et de culture flamande, né dans le riche Brabant* bourguignon. Sa vie, 1450-1516, évolue à la charnière du Moyen Âge et de la Renaissance, ce qui influencera son œuvre.
Il est associé au mouvement des primitifs flamands.
( *actuellement une province de Hollande)
Ce qui rend son œuvre unique, c’est sa capacité à représenter le monde intérieur des individus de son époque. C’est le peintre de l’intériorité. Comme l’a écrit un contemporain : « Il a l’audace de peindre les personnes telles qu’elles sont intérieurement, alors que d’autres cherchent plutôt à représenter les hommes tels qu’ils apparaissent de l’extérieur. » En ce sens, il est plus proche de nous et annonce nos caricaturistes actuels.
Cependant, il reste un artiste de son temps. Une époque empreinte du manichéisme religieux, où il était de bon ton de représenter le conflit entre le Bien et le Mal, l’Enfer et le Paradis.
Son œuvre reflète sans aucun doute l’état d’esprit de son époque : troublée, tourmentée et inquiète, caractéristique de cette fin du Moyen Âge. Elle est marquée par cette peur des démons, de l’enfer. Avec l’âge, son art devient de plus en plus tourmenté, presque fantastique, peuplé de figures de plus en plus monstrueuses.
Cependant, Bosch reste avant tout un maître du dessin et de la couleur. En observant les détails du « Jardin des délices« , son œuvre majeure, on peut constater des innovations dans l’utilisation de la couleur. Il utilise des nuances de gris, d’ocre, de rose et de vert pour créer des effets de transparence, tout en jouant avec les contrastes entre les arrière-plans sombres et les objets lumineux.
Texte et mise en page PM.