5 Février : Réflexions autour des cimetières ruraux de l’Ancien Régime

une conférence de Matthieu FONTAINE

Ils étaient toujours implantés au Cœur de nos villages ,en principe à l’ombre de l’église ou même d’une chapelle. Certes les inhumations ne sont souvent plus pratiquées mais ils recèlent encore un patrimoine remarquable à de nombreux égards, composé de sépultures ou de témoins plus modestes comme les croix de fonte. L’intérêt des cimetières ne se limite pas à cela.


Ces sites possèdent de nombreux autres atouts : urbanistique par leur position au sein des villages mais également par leur organisation interne particulièrement
significative du point de vue social, paysager par leur présence forte dans la trame des villages, historique par le souvenir des figures locales ou encore des industries et artisanats régionaux…

La vie religieuse et la vie civile ont longtemps formé un tandem indissociable. Il n’est donc pas étonnant qu’églises et cimetières paroissiaux occupent une place
importante – voire centrale- dans nos villages. La hiérarchie sociale qui prévaut dans la société se marque également dans les pratiques funéraires. En effet,
jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, à l’exception de quelques privilégiés bénéficiant de sépultures individualisées dans les édifices de culte, la majorité des inhumations se fait dans le terrain clos jouxtant l’église.

Mais dès le début du 19° siècle des préoccupations hygiénistes apparaissent auquelles s’ajoute la laïcisation de la Société.
Le décret du 23 Prairial an XII (12 juin 1804) va interdire ces pratiques .Désormais les inhumations auront lieu sur des terrains situés à l’extérieur du bourg et à au moins 40 mètres de l’enceinte extérieure. En pratique cela sera appliqué dans les villes .Dans les communes rurales les inhumations peuvent toujours avoir lieu dans les anciens cimetières. Mais depuis la loi de 1881 leur emprise est bloquée.